CEREMONIE COMMEMORATIVE A LA MEMOIRE DES VICTIMES DES CRIMES RACISTES ET ANTISEMITES DE L'ETAT FRANCAIS ET D'HOMMAGE AUX "JUSTES" DE FRANCE


 Cette année cette cérémonie est particulière. 
 
En effet nous commémorons le début de la déportation des Juifs de France vers les centres de mises à mort nazi, il y a 75 ans. Le 27 mars 1942, le 1er convoi quittait Drancy pour Auschwitz via Compiègne emmenant 1112 personnes dont seulement 23 furent survivantes en 19451.
Cette seule année 1942, 43 convois quittèrent la France.

N’oublions pas que cela s’est passé aussi ici, dans notre ville, dans notre région.

Avant de procéder à la lecture des noms des 21 victimes en Côte d'Or de la rafle de juillet 1942, permettez moi d'évoquer le souvenir de certains juifs de Côte d'Or déportés durant cette année 1942. 
 

Maurice Bigio, jeune étudiant en mathématique arrêté au Lycée Carnot au matin du 26 février 1942 en représailles d’un attentat à Chalon sur Saône2, il sera déporté par le convoi n°2

Margot Kahn, 13 ans arrêtée avec son père à Chatillon sur Seine3 en octobre 1942, sa mère avait été arrêté en juillet 1942
Clara, Justina et Tilla Frenkel, 3 femmes allemandes qui avaient trouvé refuge à Chenôve en 19384, arrêtées elles aussi en octobre 1942

La rafle des 16 et 17 juillet 1942, dite rafle du Vel’ d’Hiv’, marque un tournant décisif dans l’application de la « Solution finale de la question juive » en France.
Réclamée par l’occupant et menée exclusivement par la police française, pour la première fois, les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Cette rafle visant essentiellement les Juifs étrangers se solde par l’arrestation, à Paris et en banlieue, de 13000 personnes dont 4 000 enfants de 2 à 16 ans5.
Leur seul crime était d’être nés juifs.
Cette rafle avait été rendu possible par l’utilisation d’un fichier de recensement des Juifs établi par les services de Vichy deux ans auparavant.

En Côte d’Or cette rafle avait été organisée quelques jours plus tôt les 13 et 14 juillet aboutissant à l’arrestation de 24 personnes. Certaines étaient originaires ou résidaient en Côte d'Or et d'autres ont été arrêtées à Crépey. Dans ce hameau se trouvait un chantier forestier où étaient retenus des hommes juifs originaires de la région parisienne.
Les 24 personnes ne furent pas toutes déportées. En effet les époux Roudnik et Salm Mathilde ont été remis en liberté sur ordre des autorités allemandes6. Les époux Roudnik seront de nouveau arrêtés7 et déportés en juin 1943.

Le 14 juillet 1942, 21 personnes quittent la cour de Bar8 où elles étaient rassemblées, laissant derrière elles, un mari, une mère, des enfants9 pour rejoindre la gare.
A 12h56, sous escorte de la gendarmerie, elles quittent la gare de Dijon pour le camps de Pithivier.

Elles s'appelaient :
Hermann GERSON, 37 ans, arrêté à  Crépey,
Malka HERKOWITZ, 38 ans, vivant rue Jean Jacques Rousseau à Dijon,
Erna KAHN, 40 ans, réfugiée d’Alsace à Châtillon-sur-Seine,
Szmul KALEKA, 44 ans, de Voulaines-les-Templiers,
Thérèse KATZ, 17 ans, habitant à Dijon rue Paul Thénard,
Herta KOHLMANN, 21 ans, vivant rue Babeuf à Dijon (rue de la Chouette),
Aron KUPERBERG, 18 ans, arrêté à Crépey
Ruberg MAKAROWSKI, 44 ans, également arrêté à Crépey
Edmond MICHEL, 37 ans
Irma MICHEL, 34 ans et
Lillie MICHEL, 40 ans, tous trois de Dijon, rue de la Charmette
Anita OPPENHEIMER, 19 ans habitant Dijon, rue Paul Thénard
Jaqueline RIBSTEIN, 19 ans également de Dijon, rue des Perrières
Erich ROSNER, 17 ans arrêté à Crépey
Severin SAFRYS, 28 ans arrêté à Messanges
Nathan SALTMAN, 29 ans  et
Samuel SCHACHTER, 36 ans arrêtés à Crépey
Rose STEINITZ, 44 ans, et
Mireille STEINITZ, 17 ans vivant à Dijon, avenue Victor Hugo
Rachel ZLOTOWITCZ, 36 ans habitant Dijon, rue de la Manutention
Joseph ZYSKIND, 41 ans arrêté à Crépey.

Le 17 juillet, elles étaient déportés par le convoi numéro 6 vers Auschwitz Birkenau, vers une mort programmée par les nazis, avec la complicité du gouvernement de Vichy.
Selon les informations à notre disposition, seul Samuel Schachter10 a survécu à la déportation. Jacqueline Ribstein11 est parvenue, quant à elle, à échapper à la déportation.

Entre 1942 et 1944 se sont 76000 hommes, femmes, enfants dont le seul crime étaient d'être nés juifs qui ont été déportés depuis la France.
En 1945 2500 d'entre eux étaient survivants mais comme l'a rappelé Simone Veil lors d'une cérémonie en l'honneur d'Elie Wiesel : « Même si nous avons survécu, nous ne sommes jamais totalement sorti des camps » 

 Sylvain Blandin, Président de mémoire(s) vive(s)

 Discours de M Cemachovic, président de l'association cultuelle israélite de Dijon




Les autorités civiles et militaires
Mme Revel, adjointe au maire de Dijon
Mme M'Piayi, conseillère régionale
Mme Khattabi, députée
M Delatte, député
Mme JOUAN, sous préfète
M Martin, député
M Houpert, sénateur
Mme Erschens, conseillère départementale
1Le calendrier de la persécution des Juifs de Frances (volume 2) Serge Klarsfeld
2Archives Départementales de la Côte d'Or (ADCO) 40M461 et Yad Vashem
3ADCO 1090W41
4ADCO 1090W34
5Le calendrier de la persécution des Juifs de France (volume 2) Serge Klarsfeld
6ADCO 1090W41
7ADCO 1090W41
8« Etre juif sous l'occupation » Alain Bellassene
9ADCO 41M294
10http://convoi6.perso.neuf.fr/
11ADCO 1090W41

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