Cérémonie commémorative de la rafle du Vel d'Hiv, 17 juillet 2016

Sylvain Blandin, Président de mémoire(s) vive(s)


Discours du 17 juillet 2016

Notre association mémoire(s) vive(s) a pour objectif de préserver et transmettre la mémoire des victimes de la Shoah dans notre département.
Le devoir de mémoire est nécessaire car comme le disait si justement Elie Wiesel « L'oubli signifierait danger et insulte. Oublier les morts serait les tuer une deuxième fois. Et si, les tueurs et leurs complices sont responsables de leur première mort, nous le sommes de la seconde ».
Devoir de mémoire certes, mais aussi travail de mémoire pour mieux comprendre et nous permettre d’être vigilant face à l’émergence de nouveaux génocides partout dans le monde.
«  C’est arrivé, cela peut donc arriver de nouveau : tel est le noyau de ce que nous avons à dire. »
N’oublions pas que cela s’est passé aussi ici, dans notre ville, dans notre région et soyons vigilants au présent.

Réclamée par l’occupant et menée exclusivement par la police française,
la rafle des 16 et 17 juillet 1942, dite rafle du Vel’ d’Hiv’, marque un tournant décisif dans l’application de la « Solution finale de la question juive » en France.

Pour la première fois, les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Cette rafle visant essentiellement les Juifs étrangers se solde par l’arrestation, à Paris et en banlieue, de 13000 personnes dont 4 000 enfants de 2 à 16 ans.
Leur seul crime était d’être nés juifs.
Cette rafle avait été rendu possible par l’utilisation d’un fichier de recensement des Juifs établi par les services de Vichy deux ans auparavant.

En Côte d’Or cette rafle avait été organisée quelques jours plus tôt les 13 et 14 juillet aboutissant à l’arrestation de 24 personnes.

Toutes ne furent pas déportés. En effet les époux Roudnik et Salm Mathilde1 ont été remis en liberté sur ordre des autorités allemandes. Les époux Roudnik seront de nouveau arrêtés2 et déportés en juin 1943.
Le 14 juillet 1942, 21 personnes quittent la cour de Bar3 où elles étaient rassemblées, laissant derrière elles, un mari, une mère, des enfants4 pour rejoindre la gare.
A 12h56, sous escorte de la gendarmerie, elles quittent la gare de Dijon pour le camps de Pithivier.
Hermann GERSON, 37 ans, arrêté à  Crépey,
Malka HERKOWITZ, 38 ans, vivant rue Jean Jacques Rousseau à Dijon,
Erna KAHN, 40 ans, réfugiée d’Alsace à Châtillon-sur-Seine,
Szmul KALEKA, 44 ans, de Voulaines-les-Templiers,
Thérèse KATZ, 17 ans, habitant à Dijon rue Paul Thénard,
Herta KOHLMANN, 21 ans, vivant rue Babeuf à Dijon (rue de la Chouette),
Aron KUPERBERG, 18 ans, arrêté à Crépey
Ruberg MAKAROWSKI, 44 ans, également arrêté à Crépey
Edmond MICHEL, 37 ans
Irma MICHEL, 34 ans et
Lillie MICHEL, 40 ans, tous trois de Dijon, rue de la Charmette
Anita OPPENHEIMER, 19 ans habitant Dijon, rue Paul Thénard
Jaqueline RIBSTEIN, 19 ans également de Dijon, rue des Perrières
Erich ROSNER, 17 ans arrêté à Crépey
Severin SAFRYS, 28 ans arrêté à Messanges
Nathan SALTMAN, 29 ans  et
Samuel SCHACHTER, 36 ans arrêtés à Crépey
Rose STEINITZ, 44 ans, et
Mireille STEINITZ, 17 ans vivant à Dijon, avenue Victor Hugo
Rachel ZLOTOWITCZ, 36 ans habitant Dijon, rue de la Manutention
Joseph ZYSKIND, 41 ans arrêté à Crépey.
Le 17 juillet, elles étaient déportés par le convoi numéro 6 vers Auschwitz Birkenau, vers une mort programmée par les nazis, avec la complicité du gouvernement de Vichy.
Selon les informations à notre disposition, seul Samuel Schachter5 a survécu à la déportation. Jacqueline Ribstein6 est parvenue, quant à elle, à échapper à la déportation.

Tous les autres ont rejoint la longue liste des 76 000 Juifs déportés depuis la France entre 1942 et 1944, hommes, femmes, enfants assassinés dans le cadre de la Shoah.


1Archives départementales de la Côte d'Or (ADCO) 1090W41
2ADCO 1090W41
3« Etre juif sous l'occupation » Alain Bellassene
4ADCO 41M294
5http://convoi6.perso.neuf.fr/
6ADCO 1090W41

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