CEREMONIE COMMEMORATIVE A LA MEMOIRE DES VICTIMES
DES CRIMES RACISTES ET ANTISEMITES
DE L'ETAT FRANCAIS ET D'HOMMAGE AUX "JUSTES" DE FRANCE


20 juillet 2025

Cette année 2025 a été l'occasion de nombreuses commémorations marquant les 80 ans de la libération du camps d'Auschwitz et la fin de la 2nde guerre mondiale.

Mais c'est aussi les 30 ans du discours historique du Président Jacques Chirac qui nous appelait à ne pas " être les témoins passifs, ou les complices, de l’inacceptable »1.

Pour beaucoup, pour les jeunes générations, alors que les derniers témoins disparaissent, la guerre, la déportation, la Shoah c’est loin.

Loin dans le temps . C’était au siècle dernier.

  • 14 mai 1941, La rafle dit du « billet vert ». En région parisienne, 3747 juifs étrangers, principalement Polonais, répondent à une convocation pour examen de situation (ce billet vert) . Arrêtés ils seront transférés dans le Loiret. La très grandes majorité d’entre eux seront déportés vers Auschwitz lors des convois de juin et juillet 1942.

  • 20 janvier 1942 a lieu la conférence de Wannsee. En 1h30 la solution finale de la question juive en Europe est entérinée.

  • 27 mars 1942, le 1er convoi quittait Drancy pour Auschwitz Birkenau .

Il sera suivi par 75 autres

  • 27 janvier 1945 le monde découvre l’horreur absolue des camps de concentration et d’extermination.

Loin géographiquement.

Les camps sont à des milliers de kilomètres, dans des lieux avec des noms qu’on a du mal à orthographier, Theresienstadt, Dachau, Bergen Belsen, Majdanek Auschwitz-Birkeneau et encore plus à situer sur une carte.

Certes, mais n’oublions pas que cela a aussi eu lieu à quelques rues, quelques kilomètres d’ici :

  • 26 février 1942 Maurice Bigio, étudiant en mathématiques au Lycée Carnot, est arrêté. Il sera déporté par le convoi n°2.

  • Margot Kahn, 13 ans arrêtée avec son père à Chatillon sur Seine en octobre 1942, sa mère avait été arrêté en juillet 1942

  • Les 12, 13 et 14 juillet 1942 la vague d’arrestation que nous commémorons ce jour.

  • Février - mars 1944 : 92 personnes sont internées dans une école dijonnaise. Parmi elles Micheline LEVY âgée de 9 ans, la plus jeune déportée de Côte d’Or.

Cette rafle organisée les 13 et 14 juillet 1942 a abouti à l’arrestation de 24 personnes. Certaines étaient originaires ou résidaient en Côte d'Or et d'autres ont été arrêtées à Crépey.

Dans ce hameau se trouvait un chantier forestier où étaient retenus des hommes juifs originaires de la région parisienne.

Les 24 personnes ne furent pas toutes déportées. En effet les époux Roudnik et Salm Mathilde ont été remis en liberté sur ordre des autorités allemandes2. Les époux Roudnik seront de nouveau arrêtés3 et déportés en juin 1943.

Le 14 juillet 1942, 21 personnes quittent la cour de Bar4 où elles étaient rassemblées, laissant derrière elles, un mari, une mère, des enfants5 pour rejoindre la gare.

A 12h56, sous escorte de la gendarmerie, elles quittent la gare de Dijon pour le camps de Pithivier.

Elles s'appelaient :

Hermann GERSON, 37 ans, arrêté à  Crépey,
Malka HERKOWITZ, 38 ans, vivant rue Jean Jacques Rousseau à Dijon,
Erna KAHN, 40 ans, réfugiée d’Alsace à Châtillon-sur-Seine,

Szmul KALEKA, 44 ans, de Voulaines-les-Templiers,

Thérèse KATZ, 17 ans, habitant à Dijon rue Paul Thénard,
Herta KOHLMANN, 21 ans, vivant rue Babeuf à Dijon (rue de la Chouette),
Aron KUPERBERG, 18 ans, arrêté à Crépey
Ruberg MAKAROWSKI, 44 ans, également arrêté à Crépey
Edmond MICHEL, 37 ans
Irma MICHEL, 34 ans et
Lillie MICHEL, 40 ans, tous trois de Dijon, rue de la Charmette
Anita OPPENHEIMER, 19 ans habitant Dijon, rue Paul Thénard
Jaqueline RIBSTEIN, 19 ans également de Dijon, rue des Perrières
Erich ROSNER, 17 ans arrêté à Crépey
Severin SAFRYS, 28 ans arrêté à Messanges
Nathan SALTMAN, 29 ans  et
Samuel SCHACHTER, 36 ans arrêtés à Crépey
Rose STEINITZ, 44 ans, et
Mireille STEINITZ, 17 ans vivant à Dijon, avenue Victor Hugo
Rachel ZLOTOWITCZ, 36 ans habitant Dijon, rue de la Manutention
Joseph ZYSKIND, 41 ans arrêté à Crépey.

Le 17 juillet, elles étaient déportés par le convoi numéro 6 vers Auschwitz Birkenau, vers une mort programmée par les nazis, avec la complicité du gouvernement de Vichy.
Selon les informations à notre disposition, seul Samuel Schachter6 a survécu. 

Jacqueline Ribstein7 est parvenue, quant à elle, à échapper à la déportation grâce à son mari qui l'a fait libérer.

Entre 1942 et 1944 se sont 76000 hommes, femmes, enfants dont le seul crime étaient d'être nés juifs qui ont été déportés depuis la France. Parmi eux plus de 200 côte-d'oriens.

Paulette LEVY, dijonnaise déportée en mars 1944, à son retour de Pitchipoï, a eu ces mots simples :

« On était tous des innocents »


(Photos Jean Christophe TARDIVON)











1Www.jacqueschirac-asso.fr

2Archives départementales de la Côte d'Or ADCO 1090W41

3ADCO 1090W41

4« Etre juif sous l'occupation » Alain Bellassene

5ADCO 41M294

6http://convoi6.perso.neuf.fr/

7ADCO 1090W41

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