Cérémonie commémorative à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'état français et d'hommage aux "Justes" de France
Discours de Sylvain Blandin
21 juillet 2019
« On
était tous des innocents »
Ces
mots sont ceux de Paulette LEVY, dijonnaise déportée en mars 1944,
à son retour de Pitchipoï, cette destination inconnue, mystérieuse
et redoutable.
A
l'heure où les derniers témoins disparaissent, où les actes, les
propos antisémites perdurent il nous faut continuer à faire ce
travail de mémoire, cette cérémonie y contribue.
Mais
il nous faut aussi continuer notre travail de mémoire pour mieux
comprendre, pour éduquer, et nous permettre d’être vigilant face
à l’émergence de nouveaux génocides partout dans le monde.
«
C’est arrivé, cela peut donc arriver de nouveau : tel est le noyau
de ce que nous avons à dire. »
N’oublions
pas que cela s’est passé aussi ici, dans notre ville, dans notre
région et soyons vigilants au présent.
Réclamée
par l’occupant et menée exclusivement par la police française, la
rafle des 16 et 17 juillet 1942,
dite rafle du Vel’
d’Hiv’, marque
un tournant décisif dans l’application de la « Solution finale de
la question juive » en France.
Pour
la première fois, les femmes et les enfants ne sont pas épargnés.
Cette
rafle visant essentiellement les Juifs étrangers se solde par
l’arrestation, à Paris et en banlieue, de 13000 personnes dont 4
000 enfants de 2 à 16 ans.
Leur
seul crime était d’être nés juifs.
Cette
rafle avait été rendu possible par l’utilisation d’un fichier
de recensement des Juifs établi par les services de Vichy deux ans
auparavant.
En
Côte d’Or cette rafle avait été organisée quelques jours plus
tôt, les 13 et 14 juillet, aboutissant à l’arrestation de 24
personnes.
Toutes
ne furent pas déportés. En effet les époux Roudnik et Salm
Mathilde1
ont été remis en liberté sur ordre des autorités allemandes. Les
époux Roudnik seront de nouveau arrêtés2
et déportés en juin 1943.
Le
14 juillet 1942, 21 personnes quittent la cour de Bar3
où elles étaient rassemblées, laissant derrière elles, un mari,
une mère, des enfants4
pour rejoindre la gare.
A
12h56, sous escorte de la gendarmerie, elles quittent la gare de
Dijon pour le camps de Pithivier.
Elles
s'appelaient :
Hermann
GERSON, 37 ans, arrêté à Crépey,
Malka HERKOWITZ, 38 ans, vivant rue Jean Jacques Rousseau à Dijon,
Erna KAHN, 40 ans, réfugiée d’Alsace à Châtillon-sur-Seine,
Malka HERKOWITZ, 38 ans, vivant rue Jean Jacques Rousseau à Dijon,
Erna KAHN, 40 ans, réfugiée d’Alsace à Châtillon-sur-Seine,
Szmul
KALEKA, 44 ans, de Voulaines-les-Templiers,
Thérèse KATZ, 17 ans, habitant à Dijon rue Paul Thénard,
Herta KOHLMANN, 21 ans, vivant rue Babeuf à Dijon (rue de la Chouette),
Aron KUPERBERG, 18 ans, arrêté à Crépey
Ruberg MAKAROWSKI, 44 ans, également arrêté à Crépey
Edmond MICHEL, 37 ans
Irma MICHEL, 34 ans et
Lillie MICHEL, 40 ans, tous trois de Dijon, rue de la Charmette
Anita OPPENHEIMER, 19 ans habitant Dijon, rue Paul Thénard
Jaqueline RIBSTEIN, 19 ans également de Dijon, rue des Perrières
Erich ROSNER, 17 ans arrêté à Crépey
Severin SAFRYS, 28 ans arrêté à Messanges
Nathan SALTMAN, 29 ans et
Samuel SCHACHTER, 36 ans arrêtés à Crépey
Rose STEINITZ, 44 ans, et
Mireille STEINITZ, 17 ans vivant à Dijon, avenue Victor Hugo
Rachel ZLOTOWITCZ, 36 ans habitant Dijon, rue de la Manutention
Joseph ZYSKIND, 41 ans arrêté à Crépey.
Thérèse KATZ, 17 ans, habitant à Dijon rue Paul Thénard,
Herta KOHLMANN, 21 ans, vivant rue Babeuf à Dijon (rue de la Chouette),
Aron KUPERBERG, 18 ans, arrêté à Crépey
Ruberg MAKAROWSKI, 44 ans, également arrêté à Crépey
Edmond MICHEL, 37 ans
Irma MICHEL, 34 ans et
Lillie MICHEL, 40 ans, tous trois de Dijon, rue de la Charmette
Anita OPPENHEIMER, 19 ans habitant Dijon, rue Paul Thénard
Jaqueline RIBSTEIN, 19 ans également de Dijon, rue des Perrières
Erich ROSNER, 17 ans arrêté à Crépey
Severin SAFRYS, 28 ans arrêté à Messanges
Nathan SALTMAN, 29 ans et
Samuel SCHACHTER, 36 ans arrêtés à Crépey
Rose STEINITZ, 44 ans, et
Mireille STEINITZ, 17 ans vivant à Dijon, avenue Victor Hugo
Rachel ZLOTOWITCZ, 36 ans habitant Dijon, rue de la Manutention
Joseph ZYSKIND, 41 ans arrêté à Crépey.
Le
17 juillet, elles étaient déportés par le convoi numéro 6 vers
Auschwitz Birkenau, vers une mort programmée par les nazis, avec la
complicité du gouvernement de Vichy.
Selon les informations à notre disposition, seul Samuel Schachter5 a survécu à la déportation. Jacqueline Ribstein6 est parvenue, quant à elle, à échapper à la déportation grâce à son mari Jean Chaillet qui l'a fait libérée de Pithiviers.
Selon les informations à notre disposition, seul Samuel Schachter5 a survécu à la déportation. Jacqueline Ribstein6 est parvenue, quant à elle, à échapper à la déportation grâce à son mari Jean Chaillet qui l'a fait libérée de Pithiviers.
Tous
les autres ont rejoint la longue liste des 76 000 Juifs déportés
depuis la France entre 1942 et 1944, hommes, femmes, enfants
assassinés dans le cadre de la Shoah.
Ils étaient tous innocents.
1Archives
départementales de la Côte d'Or (ADCO) 1090W41
2ADCO
1090W41
3« Etre
juif sous l'occupation » Alain Bellassene
4ADCO
41M294
5http://convoi6.perso.neuf.fr/
6ADCO
1090W41
Discours de Sylvain Blandin, membre de mémoire(s) vive(s)
Prière des morts par M le Rabbin Simon Sibony
Discours de M le Président de l'ACID, Israël Cemachovic
Lecture du message de Mme la Ministre par M le Préfet de Beaune
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