La rafle de Dijon a sa plaque commémorative (Le Bien Public 27/04/14)



L’école Jean-Jaurès, rue Jules-Ferry, a été le théâtre, en 1944, d’un des événements les plus sombres de l’histoire dijonnaise. Vendredi, les Dijonnais ont été invités à se souvenir.
Vaincre la tentation de l’oubli. Se souvenir, pour ne jamais recommencer : vendredi soir, lors d’une très émouvante cérémonie, une plaque commémorative a été dévoilée sur le mur de l’école Jean-Jaurès, rue Jules-Ferry à Dijon. Dessus, un texte tout simple : « À la mémoire des 87 hommes, femmes et enfants arrêtés les 24, 25 et 26 février 1944 sur ordre du gouvernement de Vichy, complice actif de l’occupant nazi. Regroupés dans cette école, ils ont été déportés le 7 mars 1944 vers Auschwitz-Birkenau pour être assassinés au seul motif qu’ils étaient Juifs. Une seule a survécu ».
« Elle n’en avait jamais parlé »
Cette survivante, c’est ­Paulette Lévy. Son fils Jean-Claude Leroy et sa petite fille Sophie, tous deux très émus, ont assisté à la cérémonie. « Elle ne nous a jamais rien dit », affirme la jeune femme, les yeux pleins de larmes. Des larmes partagées par son père : « C’est très émouvant, très solennel. Je découvre ce qu’elle a vécu, elle n’en avait jamais parlé ». Ce n’est qu’après sa mort, grâce au travail de l’association Mémoires ­vives, relayé en Côte-d’Or par plusieurs articles et un long travail de recherche de la journaliste du Bien public Anne-Françoise Bailly (voir notamment notre édition du 30 janvier 2014), que le silence a pu être rompu et la sinistre vérité dévoilée au grand jour. Les officiels présents ne s’y sont pas trompés en répétant comme un mantra : « N’oublions jamais ». Pour ne pas reproduire la même barbarie. Mais également pour entretenir l’espérance. Espérance incarnée, selon le maire de Dijon Alain Millot, par la jeunesse de la France, représentée par les enfants de l’école présents malgré les vacances.
le 27/04/2014 à 05:00 | éric Chazerans 




Un des temps forts de la cérémonie, la lecture des noms et âges de chacune des personnes arrêtées en février 1944. Lecture effectuée par Johanna Linsler, présidente de Mémoires vives, et Israël Cemachovic, président de l’Association cultuelle israélite de Dijon, en présence, de gauche à droite, d’Élizabeth Revel, adjointe aux Anciens Combattants, Jean-Claude Leroy, Sylvain Blandin, Alain Millot, maire de Dijon, et Marie-Hélène Valente, secrétaire générale de la préfecture de Dijon. Photo E. C.

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