Cérémonies commémoratives du 8 Mai - HOMMAGE - France 3 Régions - France 3
Cérémonies commémoratives du 8 Mai - HOMMAGE - France 3 Régions - France 3
Après trois ans de recherches Mémoire(s) Vive(s) a ce 8 mai 2012 inauguré une plaque commémorative dans la commune de Gemeaux.
Nous
remercions tous ceux qui ont permis que leurs histoires de vie aient été
retrouvées et que leurs noms soient gravés et ainsi inscrits dans la mémoire et
l'histoire de Gemeaux. Nous tenons à vous remercier, monsieur le Maire, d'avoir
ainsi permis qu'ils rejoignent la communauté des humains, dont les nazis
avaient voulu les effacer.
Je me permets de vous proposer une minute de réflexion et de silence à leur mémoire.
Après trois ans de recherches Mémoire(s) Vive(s) a ce 8 mai 2012 inauguré une plaque commémorative dans la commune de Gemeaux.
Le 24 février 1944, deux familles juives originaires d’Alsace et
qui avaient trouvé refuge pendant la guerre à Gemeaux, y étaient arrêtées par
la gendarmerie française, pour être déportées et assassinées à Auschwitz.
Avant
de dévoiler une plaque à leur mémoire, il nous revient de rappeler leurs noms
et de retracer ce que nous savons de leur histoire de vie.
Jules et
Yvonne Levy - née Schuster - respectivement nés en 1890 et 1898, ils vivaient
à Gémeaux avec leur fille Jeannette, née en 1928,Sarah Schuster-
née en 1867 - et son mari Maurice né en 1860, parents d’Yvonne Levy et grands-parents de Jeannette,
vivaient avec eux à Gemeaux, tout comme Marie Levy, née en 1884, la sœur
de Jules, et Mélanie Lévy, née en 1863 la mère de Marie et Jules et
grand-mère de Jeannette.
Léon
et Alma Levy, respectivement nés en 1904
et 1906, vivaient encore à Gemeaux quand ils y ont été arrêtés avec leurs
petites filles Denise, née en 1934 et Micheline, née en 1935.
Ces deux ménages, leurs enfants, trois grands parents et une
tante, constituaient trois générations d’une famille de commerçants alsaciens
qui avaient été évacués d’Hagueneau[1] lors de la
déclaration de guerre, comme tous les habitants des régions frontalières. Leur
retour s’avérant impossible après l’annexion de l’Alsace au ‘Reich’
allemand - qui devenait dès lors, en juin 1940, une région ‘interdite aux
Juifs’- ces familles avaient trouvé refuge et s’étaient installées à Gémeaux.
Des fermiers, M. et Mme Frey, leur ont fourni un travail
de commis et les ont logé[2].
A l’automne 1940, les membres des deux familles se plient,
en bon citoyens, à l’injonction faite aux Juifs résidant en France de se faire
recenser auprès de la Préfecture de police[3].
C’est ce fichier ‘juif’ qui permettra, le 19 février 1944, à la Sicherheitspolizei
allemande de fournir une liste de personnes à arrêter lors d’une rafle prévue
pour le 24 février suivant.
En aval de cette rafle, la préfecture avait transmis au
commissariat de Dijon et aux Gendarmeries les noms et adresses des familles
Levy-Schuster et Levy, parmi bien d’autres.
Ce jeudi 24 février, ce seront 485 personnes qui sont
arrêtées dans la région, dans les départements de Côte d’Or, Saône-et-Loire,
Yonne, Nièvre, Doubs, Haute-Loire, Jura et du Territoire de Belfort[4].
Les familles Levy et Schuster seront, après leur
arrestation, transférées et internées dans l’enceinte de l'école Jules Ferry à
Dijon, où le samedi 26 février 89 personnes se trouvent rassemblées[5]. Ils y
resteront près d’une semaine.
Le 29 février, Maurice Schuster, âgé alors de 83 ans,
est hospitalisé. Cette hospitalisation lui
évitera la déportation.
Le vendredi 3 mars, à 21h45 les 89 détenus sont transférés de l’école
Ferry à la gare de Dijon sous la surveillance de la police municipale. A 23h10 accompagnés de 24 gendarmes et d’un
officier ils sont acheminés de Dijon à Drancy, le camp de transit en région
parisienne, d’où ils seront déportés vers le centre de mise à mort d’Auschwitz
Birkenau par le convoi n° 69.
Ce convoi a acheminé 1501 personnes, soit 812 hommes et,
689 femmes, parmi lesquels 178 enfants. En 1945, seules 20 personnes étaient
encore en vie[6].
Ce ne fut pas le cas de Jules et
Yvonne Levy, 54 et 46 ans, de
Jeannette Lévy, 16 ans, de Sarah Schuster, 77 ans, de Marie
Levy, 70 ans, de Mélanie Lévy, 81 ans, de Léon et Alma Levy,
40 et 38 ans et leurs petites filles Denise, 10 ans et Micheline,
9 ans tous et toutes assassinés le 7 mars par les nazis dans le cadre de la
Shoah, au seul motif qu’ils étaient nés juifs.
Je me permets de vous proposer une minute de réflexion et de silence à leur mémoire.
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